Anh j'viens de voir qu'il y avait un coin écriture, je vais donc pouvoir vous faire profiter de mon atroce incapacité d'écriture.
Enjoy the horror! ...
Hodoketeshimau ito o mitsume…
Mes yeux ne bougent pas, je regarde mon poignet… Je ne sais pas combien de temps je suis resté là… Mais mes yeux n’ont pas bougé, regardant fixement ce morceau de peau blanche, avidement, comme s’ils voulaient la voir disparaître…
Moji ni dekinai hidari te desu.
Je ne peux pas m’empêcher, tout ça est plus fort que moi. Je peux essayer, mais je ne suis pas sûr d’avoir envie. Arrêter ce ballet infernal, cette danseuse grise, aux ballerines acérées sur ma peau blanche… Le spectacle est si beau, que mes yeux ne le quittent déjà plus. Alors pourquoi essayer ? De toute manière la danse est minutieusement réglée, presque automatique. Cette main qui la dirige, bien quelle soit la mienne ne peut être qu’étrangère. Elle connaît bien ce ballet, mais refuse de se laisser arrêter. Elle veut finir pour une fois, que le spectacle soit complet, enfin. Elle est avide de cette fin.
Chi o nagasu tabi ni ikitere wake… miidasu kotoba ga azayakade
Et goutte par goutte, mon sang coule. Il coule sur ces feuilles de papier. Je n’avais jamais cru à la vie, à ces soi-disant « raisons de vivre ». Et voilà que ça peut exister. Mais c’est une Dame perfide, cette « raison de vivre ». Elle est traître, hypocrite. Et menteuse, très menteuse. Cette Dame a voulu me faire croire en quelque chose de beau et joyeux. Je ne suis pas naïf, elle ne m’a pas dupé longtemps. Et maintenant que ces jolis mots, que j’attendais, sont devant moi, sur ces feuilles… Il m’aimait. Ils sont si beaux que j’ai l’impression de les voir resplendir. Je suis convaincu que si j’éteins la lumière, ils brilleront pour qu’on ne les perde pas dans ce noir. Cette lettre m’a amené des sensations délicieuses. Aussi délicieuse qu’était horrifiant le coup de téléphone qui a suivi.
Te no naka ni wa aisuru beki hito sae mo hanabanashiku chitte
Te no naka ni wa ikita imi kisande mo munashiki hana to shiru
The Final
Ce n’était pas la première fois que cette danseuse s’invitait sur mon poignet. Elle est souvent venue se produire, mais jamais entièrement. Parce que quelque chose l’en empêchait, peut-être un reste d’instinct de survie primaire… Mais à chaque fois, chaque pas exécuté marquait ma peau d’une trace acérée de ballerine. Malgré tout ce que les autres pouvaient dire sur ce genre de spectacle, je le trouvais quelque part fascinant. Et chaque petit pas de danse sur ma peau signifiait quelque chose à mes yeux, pouvait même me paraître adorable. Je gardais ça en moi, comme preuve que mon cœur battait encore. Parce que c’était ma seule raison de me croire vivant. Mais toutes ses traces… Ce ne sont que maintenant des choses qui perdent peu à peu leur signification, au fur et à mesure que le sang les recouvre.
Hitotsu futasu to fue tsuzukeru… Naze ni waraenai esa to naru ?
Et la danseuse n’en finit pas. Chaque petite figure, chaque petit pas qu’elle fait marque ma peau, qui devient de plus en pâle. Pour ce que j’en vois… Car cette danseuse laisse aussi dans son sillage cette longue traînée rouge. Un long voilage de vedette, elle souhaite exprimer son talent, une dernière fois. Une ultime représentation, car elle sait qu’une fois son travail achevé, elle n’aura plus d’existence. Alors elle danse, donne toute sa force, sa puissance, pas à pas. Encore, et encore. Mais pourquoi serais-je resté là, à souffrir de son absence, derrière ce masque. Ma vie n’existait pas, elle n’a jamais existé. Elle n’a existé qu’un moment, de fugaces instants. Lorsque j’ai lu cette lettre. Mais elle c’est de nouveau envolée, car déjà la sonnerie du téléphone retentissait…
Fukaki goku no shin kimashite modore wa shinai
myounichi wo furenai jigyakuteki haiboku sha
Suicide is the proof of life
Je suis enfermé. Je ne pourrai jamais me libérer de cette longue spirale noire. J’entends toujours cette sonnerie, comme un glas. Comme retentissaient les cloches, devant cette boîte de bois. Pourquoi ? Il n’a même pas attendu de voir ma réaction. Non, il a dû savoir que sa lettre était en ma possession… Il était tellement persuadé que je réagirai mal… Et maintenant me voilà. Je ne peux plus imaginer de recomposer ce masque. Pas après cette déferlante de sensations. D’abord cette étrange sensation agréable, cette euphorie, de si courte durée, puisqu’après… Ce bruit dérangeant, et cette annonce, qui a fait couler immédiatement des larmes sur mes joues, comme un énorme coup de poignard dans le cœur… Je ne peux plus faire semblant de vivre, maintenant… Je veux vivre, une bonne fois pour toutes… Et ma preuve de vie, c’est un mot tabou. C’est un sujet tabou. Comme celui qui est la cause de sa mort…
So I can’t live So I can’t live
Sou naku shita mono wa
So I can’t live So I can’t live
mou umarenai
So I can’t live So I can’t live
ikiteru akashi sae
So I can’t live So I can’t live
motomerarenai uta
Let’s put an end… The Final
C’est fini. La danseuse est tombée sur le côté, moi je détends mes muscles. Mes yeux quittent enfin mon poignet. Le ballet est terminé. Je rejette ma tête en arrière, et la pose contre le mur. Et ils tombent sur une photo. De lui. Enfin, je viens te rejoindre, mon amour. Tu ne peux pas revenir, mais je n’avais pas besoin de courage pour franchir cette limite. Tu es mort à cause de moi, après tout. Tu sais, je t’ai toujours aimé. Je sais que tu ne m’entends plus, mais je n’ai pas peur. Peu importe ce qui m’attends après ça. Je t’aurai rejoint. Tu as eu peur, je peux le comprendre. Avec le monde maintenant, c’est dur d’assumer ça. Mais je t’aime aussi, mon amour. Peu importe à mes yeux que nous soyons tous les deux des hommes. Attends moi, j’arrive. Et cette chanson, qui tourne, en boucle… Elle est si belle, cette voix est délicieuse. Et mes yeux vont se fermer, mes vêtements sont mouillés. Pas par de l’eau, non, par du sang.
Raisui no tsubomi sakaseyou
Mais quelque chose semble mal se passer. J’entends des bruits contre la porte. Mais c’est trop tard. Je suis déjà parti dans les étoiles. Ce n’est pas sur une table d’hôpital, qu’ils les donneront, leurs fleurs… C’est sur ma tombe.
..In joy and happiness!