Est ce que je te connais? Pas vraiment malgré nos conversations, tu restes pour moi un mystère entier.Pourtant, nous en partageons des choses, des rêves, des rires et quelques confidences. Mais nous sommes pareils de ce côté des confidences...On n'aime pas se confier...On n'y est pas habitué.. Me voilà à nouveau à m'étendre sur mon lit au drap glacé fixant du regard un point imaginaire sur le plafond. Le point s'agrandit pour devenir un trou noir qui m'aspire... Je me sens comme l'Alice de Lewis Carrol. Mais il n' y a pas de lapin blanc... Juste une lueur dans la nuit, une silhouette qui est éloignée de moi. Tiens... A nouveau cette route sur laquelle j'ai rencontré l'enfant dont l'identité me demeure inconnue même si il m'a semblé la connaître... Qui était ce? Vais je la croiser à nouveau lors de cette nuit sans étoiles? Tout est calme ici, tout silencieux, rien pas de pluie, rien que le vide..Non , on sent tout de même un vent glacial.. Il n'ai pas du aux intempéries ce vent. D'où vient il? On a l'impression qu'il veut détruire toute trace de chaleur...toute envie de continuer à avancer.. silence qu'on aimerait remplir d'une voix ou d'une musique... Je n'aime pas ce silence, ce vent glacé qui semble être les représentations même d'une solitude iconnue encore à mes yeux même si les traits de cette dernière ont quelques similitudes avec la mienne. Les pensées s'emplissent dans ma tête pour fondre d'un coup comme neige au soleil car ce n'est pas le moment de penser et de toute manière, ma pensée s'efface au profit d'une autre que j'ai du mal à saisir même si ma main se tend vers elle. J'avance donc frissonnante , pas de peur pour moi même, seulement pour la forme que je distingue et qui marche devant moi. Elle ne veut pas s'arrêter. A t elle peur elle aussi de briser les êtres qui l'approcheront? A t elle senti ma présence? Sûrement, comme en témoigne la petite accélération de ses pas. Je prononce alors instinctivement un prénom car je sens comme un élan de tendresse me prendre au coeur lorsque je pose mes yeux sur le dos de la personne. Elle s'arrête un moment, juste pour me laisser le temps de la rejoindre. Bien qu'elle sache que je suis prête à entendre sa peine, sa souffrance, ses lèvres demeurent serrées... Elle ne veut pas parler... Sa main effleure juste la mienne juste un instant comme pour dire «  je ne rêves pas? Je ne suis pas seul... » Et j'ai envie de lui répondre que non, elle n'est plus seule... Mais les mots sont inutiles.. Ma main, elle aussi, effleure cette main que la vie n'a, semble t il, pas épargné. Le silence est là, toujours là. Moins pesant tout de même puisque nous sommes deux à le supporter. Je lève mes yeux vers ceux de la personne dont le reflet de tristesse cachée est le même que j'ai celui dans mon regard faussement joyeux que j'offre à ceux qui m'entourent. La personne n'est pas dupe de mon regard comme en témoigne la caresse qu'elle fait à ma joue. J'aime la chaleur que cette main dégage... Je ferme les yeux pour sentir mieux la chaleur et rester dans le rêve au milieu du rêve... Etrange non comme sensation? Je dois avoir perdu la raison comme l' Alice au pays des merveilles. Mes bras entourent les épaules de la personne. En silence, je la serre tout contre moi. J'entends les battements de son coeur. Entend elle les miens? Que lit elle dedans? Un instant, rien qu'un instant, je la serre ainsi contre moi. Puis elle se détache, se recule de peur..de peur de me briser sans doute... J'aurais beau essayer de lui affirmer que je suis forte, elle aura toujours peur.. je lui fais un sourire forcée qui tente d'être rassurant sur ma force... la personne soupire ,puis en silence, reprend sa route et je suis à ses côtés, nous avançons ainsi côte à côte. Nos mains se cherchent, se fuient, tour à tour. On hésite.... ce n'est pas le jeu du savoir «  qui se lancera le premier ou la première ».. Non c'est autre chose....la peur que l'autre est surestimée sa force... Nous avonçons toujours là dans le noir et mes yeux fouillent l'obscurité pour y voir la lumière ou l'étoile qui guident ceux qui se sont perdus ou que la vie a perdu... ce sont les gens qui le disent là où il y a ténèbre, il y a lumière... Mais je ne vois pas la lumière, ici... Je lève les yeux vers la personne, vers ce compagnon de voyage, appelons la ainsi, en l'interrogeant du regard. Elle non plus, ne semble pas la voir... C'est moi qui soupire cette fois ci..

je suis fatigué me dit soudainement la personne
alors repose toi un moment lui dis je

la personne hoche de la tête. Je m'assois et elle pose sa tête sur mes genoux. Je lui caresse les cheveux tandis qu'elle ferme les yeux. J'embrasse même sa tempe comme je le ferais avec un petit garçon. Mais la personne n'est pas un petit garçon en apparence....
vous savez où se trouve la lumière que nous sommes incapables de voir? Elle se trouve en elle, elle se trouve en moi. Chacun est la lumière de l'autre. Mais pour l'instant, nos lumières brillent faiblement c'est pourquoi nous sommes incapables de les voir. Peut être qu'un jour, nos yeux se dévoileront et nous pourrons enfin les voir, enfin parler. Peut être ce sera ce jour où le cheval de fer, pour reprendre l'expression des indiens du temps des westerns, te portera en vrai près de moi... possible? Et si ca ne l'est pas... A t on le droit de nous empêcher de rêver de redessiner nos vies?

bon ben j'suis encore sur le derrière...
il est magnifique ton texte franchement
(pas comme le dernier que j'ai publier qui a l'air de faire ni chaud nifroid au gens -_-)
j'adore vraiment ta façon d'écrire, c'est fluide et c'est prenant...
j'adore =)