Sujet: Takigyo, l'ascèse de la cascade Mar 15 Juin - 21:48
Takigyo, l'ascèse de la cascade
Les différentes sectes boddhistes japonaises possèdent toutes leurs pratiques ascétiques, allant du "misogi", pratique pénétrer dans les lacs ou des rivière en plein hiver, au jeûne de plusieurs jours, en passant par la marche sur le feu. "Takigyo" ou "Tashukigyo"(l'ascése de la cascade), en est une autre. Pendant des siècles, elle fut réservée aux initiés, à ceux qui pratiquent la possession et affirment que leur dieu protecteur "descent sur eux" lors du Takigyo, ou encore aux moines et aux yamabushi. Cependant, depuis quelques années, cette pratique semble être devenue à la mode, surtout auprés des jeunes femmes qui, traditionnellement, sont souvent exclues de ces rites religieux.
C’est un très bon exercice de travail sur la volonté. Cette technique nous permet aussi d’atteindre de nouvelles dimensions de la conscience. Accessoirement, mais chose qui n’est pas négligeable elle augmente considérablement le Ki, l’énergie interne. Mais il ne faut surtout pas que se soit la seule raison de votre pratique. Couramment les bienfaits de l’ascèse sont envoyés par nos prières au profit de personnes souffrantes. La méditation sous une cascade raffermit le corps, les émotions et le mental. Elle améliore la santé et renforce la concentration. Nous déconseillons l’utilisation de l’alcool, du tabac et de la viande pour un travail optimum. L’eau de la cascade nous rappelle notre constituant principal. Elle nous remémore que les ¾ de notre corps physique sont formés de cet élément, de cette substance dans laquelle nous avons passé 9 mois en le sein de notre mère. Ventre matriciel que symbolise la montagne. Montagne ascendante, apparemment statique, mais en pleine gestation d’où coule en mouvement descendant et dynamique la cascade, source de lait céleste et terrestre.
Le rituel et l’initiation pour passer correctement sous la cascade sont très importants. Ce rite doit être transmis par un maître habilité car il y a danger : une hormone, la vasopressine, qui rétrécit la lumière des artères est sécrétée en grande quantité quand la tête est mise sous l’eau froide. Si le diamètre des artères se rétrécit violemment sous la chute d’eau, c’est l’anévrisme cérébral ! En outre, le froid en hiver peut entraîner une chute de la température du corps qui peut être mortelle !
L’eau nous permet une purification. Elle nous nettoie de toutes choses superflues de touts éléments non essentiels. Elle est aussi vectrice d’une programmation. Une programmation terrestre, tellurique, ainsi qu’une programmation céleste, cosmique. Notre Terre, Gaïa est un être vivant. Les travaux du scientifique J.-E. LOVELOCK nous l’ont très bien démontrés. Les rivières sont son « système sanguin » et les forêts son « système respiratoire ».
Comme pour notre système sanguin, celui de la terre, ses courants d’eau, ne véhiculent pas uniquement une matière analysable « chimiquement », mais aussi de l’énergie. Energie tellurique dont elle s’est chargée aux endroits où elle est passée. Et énergie cosmique, canalisée des étoiles, du zodiaque, des planètes, et plus particulièrement de la lune, qui est la planète féminine par excellence. Elle permet la « coagulation », la « cristallisation » et « l’incarnation » des énergies zodiacales sur notre planète.
Lorsque nous sommes sous la cascade, une fois le rituel accompli, le voile d’eau se mouvant devant nos yeux est un miroir dans lequel se reflète notre âme. A l’instar du miroir, symbole du « shintai » l’incarnation du Kami dans le sanctuaire Shinto, la cascade nous permet de nous retrouver face à nous-même, dans un lieu matriciel, en dehors de l’espace et du temple.
Le massage de l’eau froide sur la tête, les épaules et le dos, le long de la colonne vertébrale, cristallise l’énergie dans les centres de forces (sk. Çakras, jap. Rimbo) se situant à ces endroits. La respiration consciente de l’air très chargé en ion négatif, permet à cette énergie de se diffuser et de circuler dans tout le corps, de la tête aux pieds.
Par l’eau s’écoulant de la cascade nous sommes reliés à la montagne et au ciel d’où elle provient. En étant bien ancré à la terre nos deux pieds bien à plat sur le sol, nous sommes reliés à la terre. En méditant sous la cascade, je puis être au centre de moi même et au centre du macrocosme entre le ciel et la terre. C’est alors que notre corps devient un athanor dans lequel le feu de la Kundalini va lentement mais sûrement nous transformer. Nous sommes à ce stade sans peur et sans reproche, c'est-à-dire, sans crainte du futur, et affranchi du passé.
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