Bonjour à tous, voici quelques textes ou poèmes qui datent un peu...je vous les offre. Ils ne sont pas très longs mais...on ne sait jamais.
Ma marionnette
Je veux caresser ta chair de mes crocs affamés. Sentir ton fluide couler dans ma gorge et ton énergie te quitter pour rejoindre la mienne. Je veux que mon poison insidieux s'infiltre dans ton coeur, qu'il court sous ta peau à la place du sang, dans tes veines. Je veux sentir tes os se refroidir lorsque mon venin fiévreux les aura atteints. Je veux que mes désirs deviennent les tien, les notres. Je veux que tes yeux infectés ne voient que moi et mes émotions décharnées. Que ton corps comme ton âme m'appartiennent totalement. Je veux tordre ta raison et déliter ton esprit. Je veux que ta douleur devienne souffrance jouissive, que tu te complaises à être mon pantin. Je veux que tes hurlements de plaisir déformés par le malheur se répercutent en un écho grimaçant dans le vide infini de ma vie. Je ne satisferais ma satiété que lorsque de toi-même tu te mutileras le coeur et les ailes, me les présenteras en offrande tels un sacrifice et fermeras pour la dernière fois tes beaux yeux emplis e torture. Alors il ne restera devant moi, telle une poupée meurtrie, qu'une marionnette ensanglantée.
& les plumes tombent...
Et les blanches plumes tombent, tombent, tombent...Et virevoltent, et tourbillonnent, et brûlent par leur morsure glacée ma peau délicatement ridée. J'avance, un pas puis un autre, le froid m'anesthesie les neurones déjà défaillants. Et les blanches plumes tombent, tombent, tombent...Ma peau devient translucide et je ne sens plus la fraîcheur fiévreuse des flocons me transpercer. Lentement, très lentement, je tombe brutalement au sol. Et les blanches plumes tombent, tombent, tombent...Et m'effleurent, et me caressent et m'embrassent en une douce étreinte mortelle. Mes paupières, mes paupières si lourdes se soulèvent quelque peu, j'aimerais, avant que la flamme de ma vie ne s'éteigne sous le poids des plumes, les revoir, ces plumes qui ont si souvent bercé mon existence. Et les blanches plumes tombent, tombent, tombent...Les souvenirs que je souhaitais revoir avant de mourir ne sont plus là, ils se sont figés en même temps que mon sang dans mes veines. Et les blanches plumes tombent, tombent, tombent...J'en vois qui, légères, se posent lourdement sur mes paupières et les ferment avec une rude douceur. Je ne tente pas de les rouvrir.Je sais ou plutôt je sens qu'il est déjà trop tard. Je ne veux pas les rouvrir. je souris-ou du moins je crois sourire, je pense sourire. Pour moi, l'égrennage du temps s'arrête. Et les blanches plumes tomebnt, tombent, tombent...
Rien
Je marche. Je marche dans un monde impalpable. Les étoiles autrefois scintillantes sont éteintes, les dernières volutes de lumière ont disparu. Je devrais ressentir cette absence, je ne ressens rien. La beauté habituelle du silence est fâné, l'espace s'est tordu et ma raison se délite. Mes rêves se sont dissous dans une réalité meurtrie et les pensées vagabondes qui autrefois rebondissaient pour mieux prendre substance se heurtent à...rien. Du vide. Partout. Je cherche les traces de mes pas, signes incontestables de ma matière. Aucunes traces. Du vide. J'invoque en vain de la vie. Des couleurs chatoyantes et des formes vivantes. Rien. Du vide. Le néant m'aspire. Le vide m'absorbe.
Je ne suis plus rien.
J'aurais voulu...
J'aurais voulu être nuage
Voguer au fil du vent
Fier et libre et sauvage
Dont je rêve tant
J'aurais voulu être oiseau
Voler, explorer, toujours plus haut
Vers cet infini scintillant
Dont je rêve tant
J'aurais voulu être princesse
Etre la seule faiblesse
De ce prince charmant
Dont je rêve tant
J'ai rêvé
Je rêve et je rêverai
Là est ma liberté.
Sans titre
Ma plume crisse
Sur cette feuille lisse
Noir corbeau sur blanc pureté
De mes mots je m'en vais la souiller.
Mots de haine, lettres d'amour
Ma poésie me survivra toujours
Suspendue dans l'espace à jamais
Le temps sur elle n'a point d'effets.
Je laisse une trace de mon existence
Un petit morceau de mon âme
Par mes joies ou mes larmes
L'écriture est ma délivrance.
Goutte ou larme?
Une goutte de pluie pour une larme versée
Observer tristement en un silence muet
Ces pleurs qui s'abattent et détrempent les pavés
Derniers restes dérisoires de mes rêves brisés.
Une goutte de pluie pour une larme versée
Une larme du ciel, une goutte pleurée
Les blancs nuages, d'une encre translucide
Remplissent mieux ma page que les larmes arides.
Une goutte de pluie pour une larme versée
Je sens mon esprit, mes pensées, s'étioler
L'aquarelle de ma vie, je la vois gondoler
Et ma raison, aujourd'hui? en train de se déliter...
Une goutte de pluie pour une larme versée
Une feuille qui jaunit pour un coeur déchiré
Une perle qui roule sur une souffrance cachée
Une étoile qui s'éteint...un amour mensonger.