Légère. Je n’arrive pas à voir son visage. Elle passe en courant entre les cerisiers en fleurs, bercée par la brise printanière, dans son étole souple d’un blanc immaculé. Je peux apercevoir dans un mouvement gracieux mais rapide, sur son visage rosé, cette esquisse de joie, ce mouvement si éphémère et précieux, faisant briller nos yeux, qui lui seul a le don de vous rendre heureux en le voyant simplement s’étaler sur son visage. Ses cheveux courts, courent sur sa nuque frêle. Je ne la distingue que de profil, elle vient de se figer, une statue de marbre, la Venus de Milo. Son châle glisse sur son épaule gauche. Elle m’apparait dans un halo chatoyant, une lumière blanche reluit autour de sa silhouette que je ne peux qu’entrapercevoir. Elle siffle, du Thaïkovsky. Le vent se lève. Elle se retourne et me demande d‘approcher d’un regard malicieux. Nous entamons une valse timide, maladroite, mais celles-ci sont les plus belles. Elle ferme les yeux. Des larmes s’échappent de ses paupières closes. Je la serre fougueusement contre moi . Elle m’embrasse le cou.
Et s’en prévenir elle s’enfuit en courant, gaiement, une étoile filante dans le crépuscule de ce jour.