On peut parler de grand film plutôt que de simple film d'horreur car même s'il respecte les codes du genre, c'est davantage un mélodrame, plus que jamais percevable à travers la scène finale de l'ascenceur, profondément triste, qui nous délivre le véritable sujet du film : c'est à dire non pas la mort d'une fillette appelée Mitsuko (une mort plutôt ridicule,lol..) mais l'abandon et l'éloignement autour d'une relation mère/fille dans un monde où l'homme est fort mais dévalorisé par son inutilité concernant Yoshimi(concierge, avocat, père..). Cet abandon ressenti successivement par les deux héroïnes peut d'ailleurs nous révéler les multiples lectures possibles du film : les manifestations fantastiques peuvent n'être que le fruit de l'imagination sollicitée par l'inconscient d'une ou des 2 héroïnes afin de légitimer cet évènement douloureux. Mais à travers ce probable enchevêtrement entre réalité, fiction et souvenirs, l'angoisse mise en place par Nakata reste puissante et intensifiée par la lenteur apparente du film. Cette peur basée sur les effets de surprise est véhiculée par des objets ordinaires (ascenceur, sac Mimiko..) mais surtout par l'acteur principal du film : l'EAU, les larmes de Mitsuko le fantôme; une eau vecteur d'angoisse et symbole de la séparation progressive entre Yoshimi et Ikuko, sa fille.