emanyueeru•••••••••••••••••••••••••• Nombre de messages : 61Age : 34Localisation : ThionvilleDate d'inscription : 06/02/2013•••••••••••••••••••••••••• | Sujet: [Japon] Nobody Knows Jeu 10 Sep - 14:24 | |
| Nobody Knows
(誰も知らない, Dare mo shiranai)
○ ANNÉE DE SORTIE : 2004 ○ DURÉE : 2H21 ○ RÉALISATEUR : Hirokazu Kore-eda ○ GENRE : Drame
Keiko, mère célibataire plutôt volage, vit seule avec ses quatre enfants, Akira, Kyoko, Shigeru et Yuki. Ceux-ci, âgés entre cinq et douze ans, sont issus de quatre pères différents. Tout ce petit monde emménage en cachette dans un appartement plus spacieux (en effet, afin d'avoir le logement, Keiko doit faire croire au propriétaire qu'elle n'a qu'un fils en lui cachant l'existence des trois autres petits). Akira assume toutes les tâches ménagères, avec l'aide de sa sœur Kyoko, pendant que leur mère travaille. Or, un jour, celle-ci ne revient pas du travail et part rejoindre un nouvel amant. Les enfants sont alors livrés à eux-mêmes.
Le film est tiré d'un fait divers réel survenu en 1988 où quatre enfants avaient été abandonnés par leur mère pendant neuf mois dans leur appartement à Sugamo (quartier de Toshima-ku).
Sélection en compétition officielle et prix d'interprétation masculine pour Yûya Yagira lors du Festival de Cannes 2004.
Éperon d'or lors du Festival international du film de Flandre 2004.
Prix du meilleur film lors des Hochi Film Awards 2004.
Prix du meilleur film et meilleur réalisateur lors des Blue Ribbon Awards 2005.
Prix du meilleur film, meilleure révélation masculine pour Yûya Yagira et meilleur second rôle féminin pour You, lors des Kinema Junpo Awards 2005.
Désolé de spoiler un peu, mais si vous avez pleuré devant Le Tombeau des Lucioles, vous allez vous déshydrater devant ce film. C'est un petit peu la même ambiance, avec le contexte de la pauvreté à la place de la guerre bien-sûr, puisque l'histoire vraie dont est tirée le film a été révélée à la fin des années 1980.
C'est un film japonais, donc c'est plutôt misogyne (mauvaise mère, aux mœurs légères, menteuse, tricheuse, etc.), et il faut toujours lire entre les lignes : les dialogues sont pleins de répliques qui n'ont l'air de rien mais qui sont en réalités très symboliques. Par exemple, le plus grand garçon, pré-pubère, croise son père (qui ne vit pas avec eux) qui lui demande si il a déjà des poils pubiens à son âge, c'est évidemment une allégorie du fait qu'il devient le "père" de la famille livrée à elle-même en absence de la mère.
De même, le film à l'air très lent et long au premier abord, mais le rythme est en réalité parfaitement maîtrisé et sert à merveille l'art de l'ascenseur émotionnel.
Enfin, les deux acteurs qui jouent les deux plus grands des quatre enfants sont juste formidables. (Le garçon, Yûya Yagira, a reçu le titre d'interprétation de Cannes à seulement quatorze ans, la première fois que ce titre a été décerné à un Japonais, et la première fois à un garçon si jeune.)
Voilà, pour conclure je vais dire que c'est un très bon film, mais qu'il faut être prêt pour le regarder : il ne faut pas attendre ni de l'action, ni le Japon ultra-moderne des mangas/animes/reportages, ni à rigoler tout le long, c'est un film presque tourné à la manière d'un documentaire, mais avec tout de même une vraie touche artistique.
7 / 10
(Pas plus, car cela laisserait croire qu'il peut plaire à tout le monde, alors que je pense que non.)
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