Écrire, laisser couler mes pensées comme je voudrais laisser couler mes larmes qui ne coulent que dans le silence glacé d'une nuit sans fin où mon être marche infiniment s'arrêtant lorsqu'il croise une personne fatiguée arrêtée sur le bord de la route et qui ne veut plus avancer. Il faut avancer pourtant mais que dire à cette personne que je ne connais pas. S'arrêter avec elle, s'assoir à côté d'elle juste pour entendre le doux son de sa voix Non ce n'est pas sa voix que l'on entend lorsque le son coule de ses lèvres mais sa douleur, celle qu'elle cachait au fond d'elle même. L'écouter tout simplement, la prendre dans ses bras pour la bercer pour briser la solitude dans laquelle sa douleur l'a chassé. Alors la personne redresse la tête pour considérer mon être qui s'est arrêté avec étonnement. Pourquoi m'être arrêté? Je l'ignore. Ce n'est pas la pitié qui m'a empêché de continuer. Alors pourquoi? Peut être parce que parmi toutes ces personnes croisées, je rencontre en elle une part de moi même en elle. Alors est ce que je cherche à reconstruire ce que je suis au travers d'elle? Peut être. Je laisse courir mes doigts sur le clavier, la pensée ne s'arrête pas, elle vous entraîne avec moi sur cette route qui ne se situe sur aucune carte géographique et si elle y était... On s'en fiche non? Pas de besoin de savoir où se trouve cette route... Elle est là c'est tout... c'est celle que l'on prend chaque jour, à chaque minute, à chaque seconde. Mais là n'est pas le problème, ni le sujet, il faut reprendre là où l'on s'est arrêté.
La personne parle simplement. J'écoute et à travers ses mots, j'entends l'écho d'une personne que j'avais connu, il y a bien longtemps. Qui est elle cette personne? Pourquoi me semble-t-elle si familière? Ah je l'envie de pouvoir pleurer maintenant aussi facilement, sans honte. Je recueille ses larmes dans la paume de ma main lorsque cette main caresse cette joue enfantine que les aléas de la vie ont transformé en y enlevant l'innocence qui était sienne. Où est l'innocence? Prise dans les serres de la peur, elle n'a pas survécu. Comme j'aimerais te la rendre ton innocence... J'aimerais à nouveaux entendre la chaleur raisonner dans chaque partie de ton corps.
Ta voix résonne pour envahir... Les chaînes invisibles, qui entouraient tes poignets,semblent glisser pour venir s'attacher aux miens. Continue à parler.... Délivre toi … voilà c'est ça......
Tes yeux regardent dans le vague dévisageant un point sur le goudron où se joue une scène de ton passé que toi seul voit mais que tu me fais voir par ta voix justement. Pas besoin de fermer les yeux pour la voir...Pas besoin de manifester sa présence...tu parles maintenant semblant m'avoir oublié. Pourtant, je suis là, ma main ,qui devient froide à cause de la pluie tombante, entoure la tienne qui se réchauffe.
L'eau tombe t elle du ciel ou de tes yeux? L'eau qui court sur le goudron traçant un fleuve où bientôt je m'écroulerais à ta place te laissant aller au devant de la lumière que je me refuse à moi même. Pourquoi aller vers cette lumière si c'est pour te laisser là dans l'ombre? Ma lumière... Celle qui me convient.... Où est elle? Peut être dans chaque personne que je croise. Peut être que la douleur que j'ai ne s'éteindra jamais tout comme ce sentiment de solitude... Toujours seule même entourée.. Etrange? Pourrais tu comprendre ce sentiment? Toi qui lit peut être ces quelques lignes en se demandant pourquoi les lire? Quel intérêt de les écrire? Je l'ignore tout comme j'ignore si elles seront lues. Mais qu'importe, elles existeront le temps qu'elles soient ici tracées, le temps qu'on les laissera vivre ici... Elles existeront...tout simplement...
cependant l'heure tourne pour toi... Je ne vois pas le temps défiler sur cette route où moi et cette personne nous nous trouvons. Le temps n'y a pas son compte.. Pourtant il aimerait l'envahir... Peut être a t il commencé son invasion tandis qu'elle et moi parlons de ce lys de verre qu'elle a coeur...le temps se manifeste-t-il par cette eau tombée encore et toujours?
Il n' y aura pas de vent pour chasser les nuages sur cette route. Non la personne se contente de se lever, de lever sa petite vers moi, faire un faible sourire. Et soudain, elle me dit :
as tu deviné qui je suis?
Je la regarde surprise.
une personne qui souffre lui dis je
Et sa petite main caresse ma joue :
une personne que tu as oublié...ne veux tu pas me reprendre avec toi....
et elle soupire :
non tu ne peux pas...même si tu le voulais, tu ne peux pas...Tu vas continuer à tomber et moi je ne pourrais te relever....
je regarde attentivement ce petit bout de personne et émet un petit hoquet de surprise, je tends la main pour toucher son visage mais elle se retourne pour repartir en arrière...
un rêve....oui c'est sûrement un rêve.... Je m'assois un moment sur le bord de la route à place de cette personne. J'attends...Quoi ou peut être qui je l'ignore...
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Sujet: un rêve? (one shot) 
