Un vieux truc que j'ai retrouvé dans mon pc... Jamais continué ><
Fardée. Sa peau transpirait la poudre et les artifices, qui semblaient arracher à son épiderme sa beauté naturelle pour la transformer en une magnificence articulée autour de peintures burlesques et divines. Ses bras étaient immobiles, l’un s’appuyait sur une hanche alors que l’autre tombait lâchement le long du corps. D’une langueur incompréhensible et pourtant superbe, son visage était tourné vers la droite, le regard dans le vide, les yeux mi-clos, et sa bouche détendue n’affichait pas le moindre sourire. Tout ses muscles semblaient à la fois contractés et inexistants, son dos droit penchait légèrement vers l’arrière, ses jambes fines et dénudées étaient fièrement dressées sur le sol en plastique, et étaient d’une splendeur incontestable à travers la vitre de plexiglas. Johan laissa glisser ses doigts le long de celle-ci. Le mannequin, face à lui, semblait tourmenté. L’homme ne portait aucune expression sur son visage, et son corps semblait las de tout mouvement. Il contemplait la statue, cette femme artificielle qu’il aimerait tant voir reproduite sous la forme humaine, plus vraisemblable, et surtout plus accessible. Ici bas, se disait-il, les femmes ne valent pas d’être contemplées ; factices, stupides, ineptes. Il posa une dernière fois ses yeux noisettes sur son idéal à jamais évanoui, puis tourna les talons et passa son chemin.
Johann était de ces hommes qui ne cherchent plus l’harmonie entre deux âmes. Son manque de connaissances à ce sujet pourrait justifier cette absence d’espoir, cependant il savait qu’il n’avait besoin ni d’expérience ni de souvenirs pour apprendre le dégoût de la nature humaine. Pourtant, l’ironie du sort l’avait paré des plus beaux atouts ; il était d’une taille assez moyenne, les épaules robustes et les jambes fines. Sa peau était un mélange entre le lait et le bois, d’une douceur délicieuse ce qui lui donnait un teint parfaitement mat et clair, distinct. Ses cheveux s’achevaient légèrement sur ses pommettes, d’un brun parfait. Il avait les yeux noisettes, irisées de noir, qui lui donnaient un regard mystérieux, comme embrumé. Mais le Graal de sa beauté idyllique était sans nul doute les lèvres qu’il s’était vu offrir : de la même couleur que sa peau, néanmoins assez rosées, elle n’était ni fines ni pulpeuses, et le côté droit semblait toujours un peu relevé, ce qui lui confiait un demi-sourire d’une grâce nonchalante, mais élégante.
Il marchait, et chacun de ses pas semblait un peu plus le désespérer. Il se sentait comme coupé du monde par cette différence que rien ne pouvait plus altérer ; comme indolent, il était la délation même de la déception du monde. Rejeté du mouvement extérieur, il ne cherchait même pas à s’y intégrer.
Il continuait à se frayer un chemin dans cette foule qui lui semblait tant étrangère qu’inepte. Voilà qui était certain ; aucun de ces êtres infâmes ne saurait jamais susciter son intérêt ni même son attention. Mâles, femelles, cela l’indifférait. La nature humaine l’avait toujours répugné, tant et si bien qu’il s’était promis dès son plus jeune âge de ne jamais s’y intéresser. Pourtant sa vie avait été des plus douces : sa famille, unie quoiqu’un peu fragile, lui laissait autant de liberté qu’il le désirait. Il avait toujours été pourvu d’amis de valeur inestimable, et la gente féminine ne lui avait jamais témoigné tant d’intérêt qu’aujourd’hui. Il ne se surestimait pas pour autant ; il se sentait d’autant plus misérable qu’il savait qu’il faisait partie de cette masse amorphe et hideuse. Pourtant, le désir de découverte et la curiosité le poussait à rester à son sein.
Dites moi ce que vous en pensez.. J'ai envie de poursuivre, mais j'aimerais savoir ce que je dois changer ou conserver :]
Merci ='D