Je marchais sous la pluie. Le lampadaire ruisselait. Et puis elle ne me voyais pas. J’étais sous la pluie, et elle dans ce café. Comme je le connais ce café ! Elle était assise à ta table. Seule. Près de la fenêtre. Un chocolat chaud à la main qui lui laissait toujours une petite trace sur la lèvre. Il pleuvait toujours. Ce jour-là elle est sortit. Son parapluie rose déployé, elle a voulu marcher sur la berge. Je vins à ses côtés. Nous ne nous parlions guère. Elle me connaissait à peine, nous étions des habitués de ce café. Des compagnons inconnus. Je me rappelle encore la semaine dernière, quand je l’avais croisée, un chocolat à la main, voulant s’asseoir mais ne trouvant plus de place. Je l’avais invité à ma table. Une discussion de voisinage s’ensuivit. Nous rîmes, et discutâmes plus longtemps qu’il se devait pour deux étrangers. Nous avons échangé nos noms. Puis je dû m’en aller. Du bout des lèvres je lui indiquai que chaque matin à la même heure je passais ici-même prendre un café et mon journal. Elle acquiesça et je m’en fus. Depuis ce jour, je dévie de mon chemin habituel pour passer près de ce lieu de rencontre. Quelques matins nous nous sommes rencontrés de nouveau. Puis certain soir, je l’observais simplement, quelques instants, avant de rejoindre mon foyer, où une amie m’accueillait chaque nuit dans son lit. Je passais petit à petit plus de temps dehors, le soir je trainais, près de la berge, contre la balustrade du pont. Je me noyais dans le fleuve imperturbable. Il y a 4 jours j’ai quitté mon amie, retrouvé mon ancien appartement. Et puis nous nous trouvons ce soir-là.
Elle me demanda pourquoi je restais sous la pluie. Je lui répondis que je n’avais pas froid. Elle trouva que la pluie en effet était plutôt tiède. Elle ferma son parapluie et laissa les gouttelettes d’eau glisser le long de sa chevelure châtaine. Je lui dis que cela lui allait bien, qu’elle ressemblait à une nymphe. Elle sourit, de son beau sourire franc. Elle me demanda mon sorbet préféré. Je lui répondis au citron vert. Elle me dit qu’elle n’aimait que celui à la fraise. Je lui soufflai que le salé ne valait pas les sorbets. Elle se mit à courir. Elle traversa le pont, rapidement, s’essoufflant, riant, de plus en plus vite, criant mon nom, ses cheveux lâchés au vent, volant, la pluie l’entourant, sa respiration saccadée s’accélérant. Je n’avais point bougé. Si belle. Les belles de jour s’ouvriraient de nouveau devant sa magnificence. Je la rejoignis. Elle était allongée. Echouée comme une étoile de mer, les bras et jambes écartés, étalant sa robe nébuleuse, d’un dégradé de bleu. Telle une nymphe.
Je ne l'ais pas terminé ou alors si, je ne sais pas encore ^^'
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