Après avoir lu hier un interview très intéressant sur un collectionneur "murderabilia" (
http://www.brain-magazine.fr/article/interviews/14212-Vis-ma-Vie---David,-collectionneur-de-murderabilia-et-peintre), j'ai eu envie de connaitre l'histoire de l'un de ces tueurs auxquels le collectionneur s'intéresse. Il s'agit d'Issei Sagawa dit le
Japonais Cannibale.
(Je n'ai pris ces informations que sur wiki, alors si vous voulez en savoir plus, libre à vous de faire de plus amples recherches.)Issei Sagawa naît le 11 juin 1949 à Kōbe . Fils d'un riche industriel à la tête d'une compagnie de retraitement des eaux et d'une mère possessive et surprotective.
Son père l'envoie étudier la littérature comparée à Paris en 1980 après qu'il ait tenté de tuer une étudiante allemande au Japon et dédommage la victime (financièrement je suppose), afin d'étouffer l'affaire.
Idée brillantissime (vous saisirez l'ironie) qui n'a bien-sûr pas pu étouffer les pulsions meurtrières d'Issei puisqu'il tue en 1981 une étudiante Néerlandaise, en littérature comparée tout comme lui, avant de prélever 7 kg de chair de son corps et d'en consommer pendant les trois jours qui suivirent son crime.
C'est lorsqu'il tentera de se débarrasser de la dépouille, qu'il avait dissumulé dans deux valises, que le Japonais Cannibale, se trahira. En effet, après s'être rendu au Bois de Boulogne par taxi, Issei renverse le charriot sur lequel il transportait ses valises, lesquelles se renversèrent devant un jeune couple. Ces derniers sont intrigués par son allure inquiétante et son comportement étrange : Sagawa est découvert.
Il est arrêté avant même que sa victime soit identifée, grâce au témoignage du chauffeur de taxi, se souvenant de son adresse.
On retrouvera chez lui les tissus humains de la jeune femme dans des sacs poubelles ainsi qu'au réfrigérateur, dans des assiettes en carton. Mais aussi 39 photos de la victime, prises au fur et à mesure qu'il la dépouillait ainsi qu'un enregistrement audio où on entend la jeune femme réciter des vers en allemand de Johannes Robert Becher avant d'être exécutée et de tomber au sol.
Sagawa Issei revendique son crime comme un acte artistique et se targue devant les policiers de la brigade criminelle qu'ils ne l'auraient pas retrouvé s'il avait eu un congélateur. Il évoquera également un amour déçu entre lui et l'étudiante défunte.
Il est placé en détention préventive et est soumis à une expertise psychiatrique pendant un an, menée par trois experts indépendants qui concluent à son irresponsabilité pénale, mais recommandent tout de même son internement dû à sa dangerosité.
Le juge d'instruction, Jean-Louis Bruguière, se range à l'avis des experts : il prononce un non-lieu au titre de l'article 64 du code de procédure pénale. Sagawa est interné un an à l'Unité pour malades difficiles de Villejuif, avant d'être transféré au Japon où ses parents le placent dans un hôpital psychiatrique.
Cette fois, un nouveau collège d'experts japonais le déclare responsable de ses actes ; mais le non-lieu prononcé en France a un caractère définitif et interdit aux autorités japonaises de le juger. Il est libéré le 13 août 1985 (bénéficiant "d'une des règles de droit international favorable aux détenus").
Il vit toujours à Yokohame où il est placé sous surveillance policère mais sans suivi psychiatrique. D'ailleurs, le seul traitement qui lui soit administré est un "léger traitement ainti dépressif". Aucune récidive n'a été découverte mais le Japonnais Cannibale ne se cache pas d'être toujours habité par des pensées cannibales...
Il a écrit pendant son temps de "notoriété" plusieurs livres traitant du sujet de son crime, est apparu dans des publicités de restaurants de viande et à joué dans quelques filmes érotiques (dont un mettant en scène une jeune femme néerlandaise).
Voilà, je répèterai ici ce qu'on disait sur le topic d'Itaku : Aimer et s'intéresser à un pays et à sa culture, c'est aussi accepter que ce dernier possède ses points sombres, comme en possède chaque pays.
Voici une des pièces de la collection de David Brocourt, un auto-portrait de Sagawa Issei
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