Nouvelle issus d'un concours entre amis, sur le thème de nouvelle érotique donc ^^
A un moment j'ai déliré grave désolé si ça casse tout ( vous comprendrez xD )
Il y a des sons vous savez qui transportent, émeuvent, font sourire sans explications. On a envie de pleurer, sans raisons. On se laisse emporter et on savoure, tout simplement, ce moment.
Des doigts agiles, un doigté parfait, une aisance splendide, une grâce divine… Des mouvements précis, poétiques et durs à la fois. Qui envoutent...
C’est quelque chose d’interdit, de terrible. Une morsure au fond de la poitrine. Un sentiment fantastique et hypnotisant.
De ses doigts agiles un monde s’ouvrait à moi. Des sons mystiques, enchanteurs, dont vous ne pouvez vous défaire.
Je l’avais cherché, et enfin trouvé. Majestueux, devant ce piano à queue noir, somptueux. Il l’était tout autant. Sombre, droit, obsédant, charismatique … D’une beauté funeste qui vous le faisait haïr en l’adorant. Je l’avais pour moi. Seule. Avec comme seuls témoins les lustres de cristal, reflétant la lueur instable des bougies.
Je m’approchais enfin de lui. Il sentit ma présence, je l’entendis. Son doigté se modifia, légèrement tendu, plus profond dans l’expression mais plus précis aussi. Guettant.
Je lui tournais à présent le dos. Adossée à la fenêtre glacée, j’observais le jardin à la française. Il était éclairé faiblement par la lumière blafarde de la lune hégémonique, dans une nuit pure et transparente… Je me laissais emporter par ce virtuose.
J’ouvris les yeux. Un malaise s’était infiltré dans la pièce. Et je réalisai que le piano avait cessé de jouer.
Je n’osais pas me retourner. Ni parler. Alors j’agis.
*Clap. Clap. Clap. *
J’applaudis doucement. Je m’arrêtais et observais un oiseau dans le ciel.
« Je ne pensais pas que vous viendriez. »
Sa voix me fit frissonner. Grave, chaude, légèrement rocailleuse. Une voix soul.
Je me retournais en replaçant mon châle en soie irisé, assortis à mes yeux verts. Je plongeais dans les siens.
« Vous m’intriguiez… Et en réalité vous gardez toujours autant votre mystère. »
Je parlais calmement. Mais je cachais bien le tumulte qui se produisait en moi chaque fois que ses pupilles flamboyantes me dévisageaient.
Je m’approchais cependant du piano. Nos regards ne se détachant pas.
« Vous êtes un grand virtuose Monsieur …
« Sébastian. Appelez-moi Sébastian. » Il parla dans un sourire espiègle.
« Ishtar.
« Original. C’est chantant, d’où vient-il ?
« Du Moyen-Orient. C’était la déesse de l’amour physique et de la guerre, régissant la vie et la mort…
« C’est donc votre secret ? Cette aura sensuelle et attractive…
« A vous d’en juger. » Je conclus ma phrase passant rapidement mais de façon calculée ma langue sur ma lèvre supérieure.
Il se leva, mais s’arrêta dans son mouvement. Soudain perturbé par le comportement à adopter. Je le terrifiais et l’attirais follement.
Les rôles avaient changés.
C’était à moi d’agir.
Je me plaçais devant lui, et en fixant son regard, je m’approchais de son visage tendu. A mi-chemin je m’arrêtais, souris de mon effet de surprise réussis. Et d’un mouvement décidé nos lèvres se rencontrèrent. Une fusion parfaite.
Les premiers mouvements étaient plutôt hésitants. Un gout âpre se détachait, nos bouches n’étant pas habituée au contact de l’autre, nous découvrions ce nouveau milieu aux sensations diverses. C’était chaud. C’était doux. Je lui mordillais la lèvre. Il happait ma langue. Je sentais dans sa bouche les effluves parfumées du Earl Grey bu quelques heures auparavant. Mélange savoureux d’arômes indiens. Epicés, chauds, fruités et profonds. On y ressentait le gout des choses subtils, une élégance et une sorte de distinction à la "so british ".
Il prenait soudain de l’aisance. Il me fit m’adosser contre le piano. Il passa ses mains gracieuses et imposantes le long de ma robe échancrée. Il déposa mon châle sur le piano. Sébastian me fixa. Je passai moi-même mes mains sur sa chemise, puis jouant avec les boutons je lui glissai naïvement dans un chuchotement « Vous ne voudriez pas me rejouer quelque chose ? »
Le virtuose se dégagea de mon corps et pris place sur le banc, face au clavier, sans un mot.
Je m’assis sur le banc, passant mes jambes de chaque coté de celui-ci, face au profil de Sébastian.
Les premières notes résonnèrent dans la grande salle. Il réussit à trouver l’atmosphère adéquate. Calme, sans chant distinctif, une simple mélodie reposante de Salon, mais planante en même temps.
Par derrière je lui défis doucement les boutons de sa chemise. Il me laissait faire. Son corps était harmonieux, moins sculpté qu’un Apollon, découpé avec plus de finesse... Je le caressais, remontant sur son torse, sentant les doux muscles de ses bras bouger. Puis, je lui embrassai l’oreille. Avec tendresse.
Quand mes doigts glissèrent sur son pantalon, Sébastian fit une erreur de doigté, peut être que j’étais plus douée pour ça… Il se ressaisit, et moi aussi. J’ouvrais avec délicatesse les pressions de sa chemise pendant que la sienne montait.
J’aimais son corps, fort et sensible.
Peu de choses avaient été dites et pourtant je le savais. Il aimait le Beau, il l’étudiait et le dégustait.
Tant de choses resteront oubliées dans les méandres de nos vies. Après ce moment, (une nuit, un jour, une soirée, quelques heures … Quand savais-je ?) nous nous quitterons. Probablement pour toujours. Cette idylle, car c’en est une pour ma part, ne seras point oubliée car son atmosphère ne pourra en égaler nulle autre. Du fait qu’elle soit si éphémère cela la rend encore plus parfaite.
Je voulais faire transparaitre ce moment dans tous nos sens, les plus enfouis et intimes. Comme une marque au fer rouge dans le cœur de notre corps et de notre mémoire.
J’avais à présent son bas ventre presque à nu. La mélodie continuait doucement, lentement… Je passai ma main sur son sexe. Il était chaud, et commençait à se durcir. Je commençais un mouvement de va et vient à un rythme faible. Je ne le touchais pas encore à nu, son sous-vêtement était encore présent. Son membre se cambrait sous l’effet justifié de mes caresses et je le libéra du vêtement. Le pianiste s’arrêta un moment. Il se trouvait dans une situation délicate, où je maitrisais les choses. Je fixai son regard.
Il se retourna vers moi. Il se pencha et m’embrassa. Son membre se pressa contre moi. Dans ce même mouvement il mit sa main dans mon dos et ouvrit ma robe échancrée. Il caressait, avec ses chaudes mains, mon dos cambré. Le baiser dura. Il descendit en dessous de mes reins pour profiter de mes formes généreuses. Je lui enlevais sa chemise, la température ayant soudain augmenté.
Il se détacha légèrement de moi, suffisamment pour faire descendre ma robe sur ma poitrine. Il fut surpris un bref instant de la voir directement à nue.
« Avec ce genre d’habit, on peut se passer de soutien-gorge. Et cela est souvent pratique… » Lui expliquai-je dans un petit sourire satisfait.
Je me retrouvais tout près de son corps, mes seins à sa merci, mais son corps à la mienne.
Il me mordit la lèvre et pris tendrement mes deux petits dans ses mains. Il les caressa de plus en plus vite en restant doux, puis il saisit les endroits précis de plaisir.
Je me frayai un chemin entre nos deux corps étroitement liés pour reprendre les choses en main.
Son sceptre de jouissance était dressé, je frottais mon doigt sur son extrémité déjà humide. Nous respirions fort.
Il se leva en me serrant.
Il me posa sur le dessus du piano. Ma robe glissa autour de mes courbes sensuelles. Je n’avais qu’une simple petite culotte noire qui m’habillait.
Lui s’était mis à nu. Je regardais son corps sculpté dans la lueur des bougies et de la lune mélangées. Il était divin dans cette atmosphère. Je le trouvais vêtu de son plus bel habit, transcrivant la haine et l’amour en un homme. Je l’avais à moi seule. Je le désirais plus que tout, ce Sébastian qui en ce moment était la muse de tous mes fantasmes.
Il m’écarta les jambes. M’enleva mon sous-vêtement. J’étais au dessus de lui. Il me voulait entière. Nous avions jusqu’ici pris simplement connaissance de chaque parcelle de peau intime à chacun. Le virtuose voulait saisir ma fleur déjà ouverte.
Il embrassa mes lèvres intérieures. Je laissais libre cours à mon plaisir, et je ne retenais pas mon souffle saccadé et fort.
Tremblant encore sous l’effet de ses baisers expert, je me dégageai de son corps pour l’attirer sur le divan élégant et moelleux, d’aspect chétif à coté du piano imposant.
Je m’allongeai la première et son corps suivis doucement sur le mien. Son regard brillait. Je pris son visage dans mes petites mains, et marquant son regard au plus profond de mon esprit, l’embrassa passionnément.
Ensuite tout s’enchaina rapidement. Continuant de nous embrasser fougueusement, il m’écarta les cuisses, passa sa main entre. Son sexe brulant se pressa contre mon ventre. Je plaçai mes jambes autour de lui. Je pris sa tête sur mon épaule, je passai d’un mouvement rapide et frénétique ma main dans ses cheveux d’un noir de Jai. Le désir affluait dans tous nos mouvements. Son membre fébrile trouva mon vagin moite. Il était à l’entrée du septième ciel. Nos respirations ne faisant plus qu’une. Puissantes et essoufflées.
C’est à ce moment, que nous entendîmes des bruits sourds. Malgré notre situation sujette à faire abstraction a tout le reste, ces bruits nous parûmes inquiétants.
Je lui lançai un regard de supplice. Il comprit qu’il fallait regarder ce qu’il se passa. Quand il leva la tête je crus que tout son être se décomposait. Il me chuchota brusquement :
« Ishtar, le Comte est entré dans le salon, il faut que nous sortions ! »
« Nus ? Mais n’es-tu pas fou ?! »
« Tu préfères qu’il nous voit dans cet état ? »
Le choix était en réalité vite fait…
La porte fenêtre était proche du divan.
« Suis-moi, lui dis-je un rire refréné dans la voix »
Je regardai l’intrus, par chance à ce moment il était de dos.
Je courus. En un moment ouvris la fenêtre, descendit les escaliers, suivis de près par Sébastian, et je m’arrêtai derrière un bosquet.
Mon rire éclata. Si vous aviez vu, Sébastian courant, en érection (malgré cet événement qui l’eu calmé quelques peu…) ! Et sa tête ! Et être pris sur le fait à ce point !
« Ne te moque pas ! déclara celui-ci vexé
« Excuse moi, mais la situation est vraiment cocasse ! »
Je l’embrassai farouchement, sans qu’il ne le prévoie. Nous nous installâmes dans l’herbe, riant tel deux enfants surpris faisant une bêtise… Reprenant nos esprits, nous admirions la voute céleste.
« Par contre je ne crois pas avoir oublié où nous en étions », réussis à prononcer mon amant.
Et c’est avec une complicité tendre qu’il pénétra en moi.
Je ne pensais pas éprouver un si grand bonheur, je fermais les yeux et jouissais béatement dans cette nuit unique… Il éprouva un sentiment similaire, cela se vit sur les traits de son visage. Nous étions enfin un. Réunis.
Des notes surgirent. La fenêtre ayant été restée ouverte, le son parvenait jusqu’à nous.
Un morceau doux et grave. Dans la complicité de cette nuit fraiche et divine.
Nous faisions l’amour sur l’herbe tendre, sous un ciel limpide, accompagnés d’une musique enjôleuse.
Un sentiment incertain. Béatitude, interdit, folie, désir, plénitude. Tout se mélangeait.
Il y a des sons dont vous ne pouvez vous défaire. Ils vous collent, vous suivent, vous animent, vous porte…
Des sons qui deviennent l’essence de votre vie. Qui laisse un moment figé dans le temps. Qui ranime la violence de sentiments enfouis.
Et certaines fois, sans prévenir, vous laissent. Sans repères. Et vous entamez une nouvelle mesure de notre vie…
On se laisse emporter et on savoure, tout simplement, ce moment.